Les rapports mondiaux s’affolent : la crise d’adolescence a toujours existé mais ses manifestations sont de plus en plus violentes. La violence et l’agressivité sont en hausse partout : dans la rue, à l’école, entre jeunes et bien souvent à la maison.
On évoque la violence : verbale (insultes, agressivité), physique (coups, harcèlement), sexuelle, psychologique(manipulation), et même silencieuse (mépris) …la liste est
longue, trop longue…

Pourquoi adolescence rime plus que jamais avec Violence ?

  • La violence présente partout (médias, internet…) a un impact important sur le terrain très émotif de l’adolescence.
    Elle est souvent dénuée de sens et exhibée gratuitement, elle devient leur mode de communication privilégié. De plus, leur cerveau encore immature ne fait pas toujours la différence entre la fiction et la réalité. Pour autant, il est important de ne pas accuser à tout prix les adolescents car la société en générale est devenue plus violente, toutes classes confondues.
  • Les sentiments se bousculent dans sa tête d’ado, il se teste, va trop loin, ses mots et actes dépassent sa pensée mais il est aussi effrayé par l’idée de n’avoir pu faire autrement, de ne pas réussir à se maîtriser.
  • L’énergie difficile à contenir à son âge, les transformations corporelles et hormonales s’accompagnent d’effets psychologiques qui génèrent doutes, mal de vivre à l’origine
    de comportements agressifs. Cette agressivité l’aide à lutter contre son angoisse face à l’inconnu et la société.
  • L’adolescent a besoin de s’opposer, il cherche sa place au sein de la famille et de la société. Ses manifestations violentes ont un sens : manifester son existence au sein du groupe familial, se défendre contre l’impression de trop grande dépendance.
  • Cette provocation permanente est liée à un paradoxe, selon Philippe Jeammet, psychiatre, « la peur d’être abandonné si personne ne s’occupe de lui et la peur d’être sous influence, s’il fait l’objet de l’attention d’autrui ».

Prudence : dans 15 à 20 % des cas, l’ado peut être lui-même dépassé par ce qui lui arrive et entrer dans une spirale infernale : comportements et troubles traduisant les difficultés des ados : anorexie, boulimie, consommation de drogues.

Comment améliorer les choses?
L’agressivité comme instrument d’opposition, OUI ! La violence, NON !

  • La base : s’il est violent, c’est qu’il souffre. Il est alors nécessaire de comprendre l’origine de ce changement avant qu’il n’aille trop loin et lui permettre de trouver d’autres modes d’expression de cette souffrance.
  • Essayez de maintenir un dialogue minimal en privilégiant les moments où il est calme (si, si, ça arrive, il suffit de les guetter).
  • Etre conscient que l’ado passera d’autant plus sereinement la crise qu’il possèdera des repères solides parentaux auxquels se raccrocher.
  • C’est aux parents de lui fournir des balises, des limites, des règles de vie et des interdits sans copinage !
  • Et le sport ? Causes de violence ou solution ? Il véhicule des valeurs nobles, des règles, des limites, des intérêts éducatifs certains, mais si certains le défendent par la fatigue qu’il procure qui réduirait l’agressivité, certains modèles sportifs (boxe, foot..) sont loin de transmettre des messages
    de conduites douces. Sans compter les sports que certains pratiquent pour apprendre à se battre…
  • Prendre son rôle de parent au sérieux ! S’impliquer, éduquer sans être copain et donner l’exemple. La violence est une expression normale de la vie mais il est important qu’elle soit canalisée. Les parents devront encadrer, écouter mais aussi se donner le droit de dire « non », notamment en ce qui concerne la pornographie (à mettre hors de portée des enfants), mais aussi surveiller la qualité d’une émission, un film jugé violent, des jeux vidéo non adaptés. La violence induit la violence.
  • Ne pas hésiter à demander de l’aide à une personne extérieure à la famille ou pas qui jouera un rôle de médiation. Et en cas de comportement violent aggravé, il sera urgent d’agir et de se tourner vers une aide extérieure professionnelle avant que l’ado ne devienne un danger pour lui-même ou pour les autres.

Ces mesures devraient permettre à tous de passer le cap sans trop de casse…

Article écrit par Julie TIMSIT