Regard vague, pas réactif à grand-chose, plus motivé pour rien… comme plus d’un quart des ados, notre ado fume du cannabis. Le mot d’ordre : lui faire part immédiatement de notre inquiétude et lui rappeler qu’il consomme un produit illicite.
Quels sont les signes qui doivent vous inquiéter ?
Une consommation précoce (avant 16 ans), une consommation quasi-quotidienne, pendant l’école ou le travail, qui empiète sur une part importante des loisirs, une consommation avant de conduire
un véhicule. Un repli sur soi, le refus de toute discussion, des relations au bord de la rupture entre vous et votre enfant, une motivation et des résultats en baisse à l’école , un changement radical dans ses fréquentations, la revente ou le trafic, des troubles du sommeil.
Mais pourquoi ce comportement ?
- La stratégie de l’ado, c’est de transgresser les valeurs des adultes, de “se faire peur”. Au départ, c’est donc la curiosité qui joue un rôle central, les ados veulent expérimenter l’interdit.
- Pour partager une expérience en groupe, rechercher un effet euphorisant ou encore pour combattre le stress ou faire face aux difficultés.
La nouveauté, c’est la précocité. Il y a quelques années, l’expérimentation se faisait au lycée.
Aujourd’hui, elle débute au collège. Or les effets sont d’autant plus négatifs que la consommation est précoce. Leur cerveau n’achèvera sa maturation qu’aux environs de 20 ans.
Attention : distinguer le cannabis récréatif (il fume quand il est entouré) du cannabis à visée anxiolytique (prise régulière et plutôt seul).
Le premier est un geste social et a pour but (selon lui) de s’intégrer, l’aider à se lâcher. L’autre, consommé plutôt seul dans sa chambre est signe d’anxiété et va à terme l’isoler des autres.
Comment les aider à les sortir du nuage de fumée?
Au moindre doute, il faut en parler immédiatement avec lui, ceci est valable pour les parents mariés, séparés, divorcés.
Devant un sujet si important, pas de conflit, on fait BLOC !
- Le sujet étant sensible, les solutions passeront toujours par le dialogue si possible : Il a besoin de nous donc on s’intéresse à lui, ses centres d’intérêt, ses préoccupations et on fixe les limites en douceur sans se montrer trop intransigeant (pas de menace comme supprimer le téléphone…), plutôt lui dire « on va se parler » pour ne pas provoquer de rupture.
- Sur ce sujet, aucune tolérance : même s’il avoue fumer de temps en temps ou uniquement seul dans sa chambre, on n’accepte pas qu’il fume à la maison (ou ailleurs) et on essaie de faire appel à sa responsabilité.
- Surveiller ses fréquentations pour essayer de déterminer l’origine de la provenance et éloignez-les le plus possible !
- Ne jamais tolérer le moindre joint : même si vous en fumiez vous-même, les chiffres de l’époque montrent que les joints actuels contiennent près de 20 fois plus de THC qu’à l’époque (TétraHydroCannabinol) de l’époque.
- Chez un ado de moins de 15 ans, la surveillance sera renforcée et il faudra veiller à avoir le même comportement qu’il s’agisse de cannabis, de tabac, d’alcool.
- Lui expliquer que c’est DANGEREUX pour sa santé et lui rappeler les conséquences médicales du cannabis : il modifie la sensibilité à la musique et à la lumière, sa fumée contient des substances cancérigènes et toxiques pour les systèmes respiratoire et cardiovasculaire (notamment lors d’une prise de pilule conjointe).
Le cannabis entraîne une hausse de la pression artérielle, une dégradation de la concentration et des réflexes, augmente le risque d’accident et entraine une dépendance.
Les conséquences psychiques ne sont pas moins graves : troubles psychotiques, cognitifs, schizophrénie ou bipolarité, même si le cannabis agit comme un révélateur et non un déclencheur. Les ados souffrant d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ont davantage de risques de connaître des problèmes en consommant du cannabis et d’autres drogues
Ne pas hésiter à prendre rendez-vous avec un médecin généraliste ou un pédopsychiatre spécialisé dans les addictions.
Et nous dans l’histoire ?
Être parent, c’est aussi être un modèle, alors qu’en est-il de notre consommation d’alcool, de médicaments, de notre usage des écrans ? Comment gérons-nous le stress ? Si nous sommes nous-même « à risque », si on a nous-même expérimenté, parlons-en avec lui sans banaliser et sans dramatiser.
Article écrit par Julie TIMSIT