Il régule toute notre sphère digestive, respiratoire et émotionnelle et s’étend à de nombreux organes.
Il intéresse la science, et pour cause : c’est le seul nerf crânien à sortir du cerveau (ils sont 3 nerfs crâniens au total), le seul aussi à s’épuiser.
Il contrôle de nombreuses informations partagées entre le corps et le cerveau: celles qui circulent depuis l’intestin jusqu’au cerveau (dites afférentes), d’autres liées à la partie digestive de notre système parasympathique, des informations modalesqui signalent aux muscles du système respiratoire (gorge, cordes vocales, muscles de la nuque et du visage) de nous aider à respirer, ne pas s’étouffer, bien mastiquer, et enfin des informations qui régulent la voie anti-inflammatoire.
En prime, il favorise la libre circulation de 3 neuromédiateurs essentiels : la dopamine, la sérotonine et l’ocytocine.
Et quand le nerf vague dysfonctionne, que se passe-t-il ?
- On respire MAL
Nous sommes nombreux à respirer de façon incorrecte et inefficace depuis l’enfance pour des raisons inconscientes; l’alternance de nos inspirations/expirations étant insuffisante, nos poumons ne se dilatent pas correctement, nos transmissions par le nerf vague sont moins efficaces et notre respiration aussi, ce qui provoque de nombreux problèmes nerveux.
- On digère MAL
Un cycle de digestion complet (depuis l’ingestion jusqu’à l’élimination des déchets) dure environ 16 à 20 heures. Le nerf vague étant responsable entre autre du péristaltisme (transit, vitesse de digestion…), tout dysfonctionnement du rythme digestif sera directement lié à lui et à notre niveau de stress.
- Notre microbiote se déséquilibre
On ne démontre plus le lien entre le microbiote intestinal et sur les fonctions cérébrales. L’activation du nerf vague serait directement impliquée dans les inflammations de l’intestin, mais aussi la suralimentation, l’obésité et notre immunité (nos défenses).
Une mauvaise variabilité cardiaque
Une personne capable de se calmer et de ralentir son rythme cardiaque rapidement après un stress a un nerf vague qui fonctionne très bien. Et vous, comment réagissez-vous à la suite d’un fort stress, savez-vous garder votre calme ?
L’inverse arrive aussi, un nerf vague mal contrôlé (hyperactif) peut provoquer un malaise vagal, forme d’évanouissement bénigne.
- Une inflammation chronique
Le nerf vague a pour effet de ralentir l’inflammation et de la maîtriser. Mais un nerf vague qui reçoit des messages d’inflammation fréquents perd cette capacité, ce qui favorise l’inflammation.
Le problème de ce nerf ? Il est SI-LEN-CIEUX et peut se dérégler sans qu’on le sache
Mais, bonne nouvelle : on peut le STIMULER !
COMMENT ? Par toutes les techniques qui luttent contre le stress !
Privilégier une alimentation dans un cadre calme, éviter de consommer devant une télévision, en situation stressante ou trop rapidement.
Se gargariser, rire, changer, faire du yoga ou de la méditation, voir ses amis, bouger…
Faire du sport, notamment la marche rapide pour améliorer la signalisation du nerf vague et, par ricochet, contrôler le taux d’inflammation.
Pratiquer la méditation en pleine conscience, la sophrologie ou l’hypnose apporte également des solutions à un nerf vague capricieux.
Des exercices de cohérence cardiaque peuvent aider à réguler le rythme cardiaque avec une respiration lente et contrôlée(Tuto sur https://www.youtube.com/watch?v=dGJkzyKHKUE) .
Enfin, en cas de symptômes, un ostéopathe pourra intervenir sur les points de passage du nerf et régler un pincement du nerf en quelques mouvements.
Un bon tonus vagal est associé à une bonne santé générale. Les scientifiques ont la possibilité de le mesurer indirectement au travers de l’activité des viscères qui sont innervés par le nerf vague. La méthode la plus utilisée consiste en l’enregistrement continu d’un électrocardiogramme sur plusieurs minutes, voire plusieurs heures. La variabilité du rythme cardiaque enregistré reflète l’activité du nerf vague. En effet, au moment de l’expiration, le nerf vague augmente son activité et fait ralentir le rythme cardiaque. Au contraire, à l’inspiration, l’activité du nerf vague est réduite et le rythme cardiaque accélère. Ainsi, plus l’écart entre le rythme cardiaque instantané à l’inspiration et à l’expiration est grand, plus le niveau d’activité du nerf vague est élevé.
Article rédigé par Laurence Nahmani-Charbit (Dr en pharmacie)
