Alcoolisme social, mondain, régulier, l’alcool reste une substance toxique dont il n’est pas facile de se débarrasser.

L’alcool est souvent associé à la convivialité, aux soirées entre amis.
Pourtant ses dangers sont connus : perte de contrôle et de la perception, accident de la route, violence, cirrhose et cancer du foie, pour ne citer qu’eux.

L’alcool, c’est quoi ?

Le mot « alcool » ou « al kohol » signifie « subtil » en arabe, bien que sa consommation soit interdite par l’Islam.
C’est un produit de fermentation ou, parfois, de la distillation de divers fruits, légumes ou grains.
Parmi les boissons fermentées, on peut citer la bière et le vin, dont la teneur moyenne en alcool est autour de 5% pour la bière et autour de 15 % pour le vin.
Parmi les boissons distillées, aussi appelées spiritueux, on compte le rhum, le whisky et la vodka ; ces boissons ont une teneur plus élevée en alcool (40%).
A l’état pur, l’alcool (ou éthanol) est liquide limpide et incolore.
Sa couleur sera donnée par les ingrédients entrant dans la composition et le procédé de fabrication subi.

Les recos ?
2 verres par jour MAX

5 jours par semaine.
Et 2 jours SANS, pour laisser au foie le temps de récupérer dans son lourd travail de détoxification.
Ce sont des recommandations, pas une prescription médicale ! 😊

Tenez compte du degré alcoolique !
Un verre de cidre (contient 1-3,5 % d’alcool), de vin (14%), de bière (4-13%), d’apéro (16% pour un Pastis) n’est PAS égal à un verre de vodka ou Rhum (40 à 50%) !

 

Le chiffre qui alarme :
Entre 18 à 24 ans, 20% des jeunes vivent un « épisode d’alcoolisation par mois »,
et on parle de ceux qui ont été dénombrés donc arrivés à l’hôpital (pas ceux qui ont fini régulièrement endormis devant la cuvette des WC après avoir vomi mais non comptabilisés !!).

Les femmes sont généralement plus sensibles aux effets de l’alcool que les hommes.
C’est injuste mais vrai.

Le coupable ? le système hormonal des femmes qui sollicite le foie en permanence. Et même si certaines tiennent mieux l’alcool que leur conjoint, à doses égales, l’alcool sera plus dommageable aux femmes.
Retenons également que le métabolisme de l’alcool rejoint celui d’une hormone, l’aromatase, qui synthétise les œstrogènes et majore ainsi le risque de cancer du sein chez les consommatrices régulières d’alcool.
Pour finir, pour une femme, le risque de développer une maladie liée à l’alcool ou d’en mourir est deux fois plus élevé que pour un homme.

Pas d’alcool enceinte !
L’alcool est dangereux pour le fœtus car il traverse le placenta, barrière d’échange entre la mère et l’enfant. Il augmente le nombre de malformations fœtales ; à ce sujet, on précisera que le risque d’alcoolisation fœtale existe même avant la conception de l’enfant et que père et mère du futur bébé sont concernés.

L’alcool, ça fait quoi ?
L’alcool est un neurodépresseur, il ralentit le fonctionnement des parties du cerveau qui commandent les facultés intellectuelles et le comportement ainsi que la respiration et le rythme cardiaque.

Que ressent-on et combien de temps ?
Cinq minutes après absorption, on ressent une euphorie, de la désinhibition, une impression de bien-être.
Puis dans une deuxième phase, on note des pertes d’équilibre, des troubles de la coordination et de la vision, un étourdissement.
Enfin, en troisième phase, on ressent des nausées, des  vomissements, une altération de la capacité de jugement, des troubles de l’humeur, de la tristesse voire de l’isolement, et parfois une perte de mémoire momentanée.

Quand on a trop bu, faire du sport ou boire de l’eau ne change RIEN !
En moyenne, quand on boit un verre, l’alcoolémie atteint son maximum 1h après (30 minutes si on est à jeun) puis elle commence à baisser. Il faut compter environ 1h30 pour éliminer chaque verre d’alcool consommé.

La « gueule de bois », c’est quoi ?
Constatée dans les 8 à 12 heures suivant le dernier verre, elle est due à la présence d’acétaldéhyde – une substance chimique toxique qui résulte de la dégradation de l’éthanol par le foie – conjuguée à la déshydratation et à des changements hormonaux.
Les symptômes varient : mal de tête, nausées, tremblements, vomissements…
Que faire : Boire beaucoup d’eau, du café, prendre du paracétamol, se reposer.

 

Alcool plaisir, alcool souvent, alcool tout le temps. Quand doit-on s’inquiéter ?

-Si le comportement du buveur change, modifie ses relations personnelles, amicales, et impacte la capacité de travail, de conduire ou d’effectuer des tâches au quotidien.

– Si l’entourage s’inquiète.

– Guetter les premiers signes d’intoxication : rougeur de la peau, altération du jugement, baisse de concentration, perte de contrôle musculaire, démarche chancelante, difficulté d’élocution, de vision (double ou trouble), ou encore perte de mémoire momentanée voire perte de connaissance.

Les conséquences de l’alcool sur la santé

En général, un unique verre d’alcool procure un sentiment de détente et diminue l’inhibition, de sorte qu’on se sent plus à l’aise et plus sociable.
Certaines personnes deviennent plus animées quand elles boivent, tandis que chez d’autres, l’alcool peut provoquer dépression et hostilité.

Mais aussi, l’alcool est responsable :

De maladies du foie : c’est l’organe qui élimine 95 % de l’alcool. À terme, on parlera de stéatose, d’insuffisance hépato-cellulaire grave puis de cirrhose hépatique pouvant mener au cancer du foie dans un tiers des cas.

De pathologies affectant le cerveau : les réflexes, la vigilance et l’attention diminuent, d’où le risque connu d’accident de la route.

Il provoque en outre des carences vitaminiques (notamment du groupe B) pouvant induire une encéphalopathie, pathologie grave qui s’apparente à la démence.

L’alcool n’est jamais la réponse mais permet d’oublier la question…Les symptômes de manque ?
Ils surviennent chez une personne dépendante en cas d’arrêt brutal ou de sevrage : tremblements, nausées, sueurs, maux de ventre…
Sans accompagnement (traitement médicamenteux, aide psychologique…), le sevrage peut être très compliqué. On prescrira des anxiolytiques pour calmer le cerveau devenu hyperactif sous l’effet de l’hyperactivité des neurones. Certaines personnes peuvent présenter des hallucinations, ce qu’on appelle le delirium tremens.On estime qu’au cours de sa vie, 10 à 30 % de la population présentera un trouble de l’usage de l’alcool, qu’il soit léger, modéré ou sévère.

Attention :
– La présence d’une autre addiction, par exemple le tabagisme, multiplie par sept le risque de dépendance à l’alcool, autrement dit, les addictions marchent ensemble !

-L ’ivresse liée au « binge drinking » (consommation de doses massives d’alcool en peu de temps- « et bois, et bois, et bois… ») à l’adolescence, plus de deux fois par mois, multiplie par trois le risque d’addiction à l’alcool et cause en prime un coma éthylique voire des lésions cérébrales irréversibles.

Que faire en cas de dépendance ?

Elle se manifeste de manière insidieuse par une accoutumance aux effets de l’alcool et par des symptômes de sevrage lorsque la personne arrête de boire sans réelle conscience du point de bascule.

Le signe qui trahit…une prise d’alcool avant 11h du matin.

Les symptômes sont nombreux et complexes.
La prise en charge de la dépendance combine l’aide du médecin généraliste, d’un addictologue, de structure spécialisée et/ou de thérapie individuelle ou de groupe, individuelle voire de l’utilisation de certains médicaments (comme la naltrexone).

Conseils à nos jeunes en cas de malaise alcoolique :

Si la personne semble dormir, vérifier qu’il s’agit bien d’un assoupissement et non d’un malaise
Lui tapoter la joue ou la pincer pour vérifier si elle réagit
En cas d’absence de réaction, la coucher sur le côté en position latérale de sécurité et appeler les secours.
En cas d’assoupissement, essayer de l’empêcher de s’endormir et/ou la stimuler afin d’écarter un risque de malaise.

Conclusion : Ne noyons pas nos soucis dans l’alcool…ils savent nager !

 

Rédigé par : Laurence Nahmani-Charbit, Dr en Pharmacie