Eczéma atopique: Les indispensables pour soulager

 C’est la plus fréquente des maladies de la peau ; elle touche surtout les nourrissons, les enfants, rarement les adultes et est plus fréquente chez les femmes.

 

 

L’eczéma est une maladie cutanée prurigineuse (qui démange), elle évolue par poussées.
Il touche essentiellement les nourrissons et les enfants mais peut persister à l’adolescence et à l’âge adulte.
La portion de peau affectée peut varier d’une zone localisée au corps entier.
Lorsqu’il devient chronique la peau peut s’épaissir.

On distingue 2 grandes origines à l’eczéma :

  • L’eczéma atopique, maladie allergique récidivante qui touche principalement le jeune enfant.
  • L’eczéma de contact, dermite liée à une hypersensibilité locale consécutive au contact avec une substance.

De loin le plus fréquent, nous nous intéresserons à l’eczéma atopique (ou dermatite atopique).
Il est souvent lié à d’autres manifestations allergiques, comme l’asthme ou la rhinite saisonnière (le rhume des foins).

Qu’est-ce que l’atopie ?

C’est une prédisposition génétique à développer une réaction allergique au contact d’éléments de l’environnement normalement sans effet pour le reste de la population. Ex : poussière, métaux, poils d’animaux, pollen, etc… Le sujet présente alors des symptômes divers d’allergie tels que la rhinite (rhume des foins), eczéma, asthme, conjonctivite, urticaire ou allergie alimentaire.
Dans ce cas, le système immunitaire produit des anticorps spécifiques appelés IgE.

La dermatite atopique est due à la conjonction de différents facteurs : un terrain génétique, des substances allergisantes et des facteurs environnementaux qui fragilisent la couche supérieure de la peau.

Peut-on prévenir la réaction ?

Il n’existe pas de moyen de prévention clairement identifié contre la dermatite atopique. Néanmoins, les poussées d’eczéma semblent moins fréquentes chez les personnes qui prennent soin de leur peau : bains et douches tièdes, usage de savons ou gels sans savon, application systématique de crèmes ou de lotions.

Faire une bulle

Pourquoi tant de cas ? L’eczéma touche 10 à 20 % des nourrissons et des petits enfants, 10 % des adultes jeunes
L’augmentation très conséquente du nombre de cas depuis une trentaine d’années s’expliquerait par 2 grandes hypothèses : la baisse significative de l’allaitement et la trop grande hygiène de l’environnement des nourrissons et des jeunes enfants.

 

Comment traiter ?

 

Son traitement repose sur des mesures qui visent à éviter les substances allergisantes et à renforcer la résistance de la couche superficielle de la peau, ainsi que sur des traitements, médicamenteux ou non, destinés à soulager les symptômes et éviter les récidives.

Le traitement de la dermatite atopique vise trois objectifs :

  • la guérison des lésions
  • la prévention du risque de surinfection lors des poussées
  • la prévention des rechutes et de la sécheresse de la peau

    On se méfiera de la principale complication de l’eczéma atopique : la surinfection due, par exemple, à un staphylocoque doré ou au virus de l’herpès, potentiellement grave, en particulier chez l’enfant.

 

Comment traiter la dermatite atopique en pratique ?

La clef : une bonne hydratation, pas de contact direct avec des produits ménagers, pas trop de lavages hydro-alcooliques (privilégier les lavages au gel ou pain sans savon).

Chez les nourrissons, on recherchera des allergies avant tout traitement, en particulier pour les protéines du lait de vache.

Les traitements locaux contiennent parfois de la cortisone ou des dérivés corticoïdes qui soulagent les rougeurs et les démangeaisons en diminuant la réaction inflammatoire de la peau.

On prescrira des protecteurs cutanés sous forme de crèmes, lotions émollientes et hydratantes à appliquer systématiquement sur la peau après chaque contact avec l’eau ou le froid.
Ils sont à base d’huiles qui reforme le film cutané, d’Aloé Vera apaisante…
Ils permettent de combattre efficacement la sécheresse de la peau et peuvent être utilisés en alternance avec les corticoïdes.
On calmera les démangeaisons avec des eaux thermales en pulvérisation.

On peut également prescrire d’autres traitements comme des médicaments antihistaminiques (contre les démangeaisons) ou encore la PUVAthérapie.

Le conseil du pharmacien :


Attention ! Un usage trop prolongé des dermocorticoïdes peut fragiliser la peau
, c’est pourquoi ils ne sont délivrés que sur prescription.
De plus, les corticoïdes doivent être utilisés sous forme de cures intermittentes, avec des périodes de repos entre les traitements et ne doivent pas être arrêtés brutalement.

 

Si nécessaire, le médecin peut prescrire des médicaments qui visent à réduire l’activité du système immunitaire au niveau des lésions, afin de favoriser leur cicatrisation.
Par exemple, le tacrolimus est un immunosuppresseur sous forme de pommade qui pourra être prescrit, uniquement par un dermatologue.
Ou encore en traitements de fond, on utilise des médicaments comme les immunomodulateurs ou les immunosuppresseurs (ciclosporine, méthotrexate et azathioprine).

 

Enfin, des traitements plus lourds sont proposés aux patients sévèrement atteints comme le dupilumab (un Anticorps monoclonal) et des inhibiteurs des Janus kinases (baracitinib, upadacitinib).

Et les traitements non médicamenteux ?

 

Selon le terrain des patients, certains naturopathes recommandent une cure de chardon-marie ou de desmodium en ampoules ou gélules par cures de 3 semaines pour détoxifier le foie et espacer les crises d’inflammation.

On prendra en compte les facteurs psychosomatiques du patient, la gestion du stress, du sommeil avec des plantes telles que la mélisse, l’aubépine, la valériane, la passiflore, et on encouragera la pratique du sport doux et relaxant car derrière une poussée d’eczéma, on retrouve de l’anxiété et du stress.

Dans l’alimentation, on privilégiera une alimentation anti-inflammatoire à base de zinc, cuivre, huiles riches en Oméga 9 (olive, colza, lin) et Omega 3 (sardines, harengs) qui aident à reformer le film hydrolipidique, barrière cutanée de la peau. On limite les charcuteries, aliments ultra transformés, les laitages en excès.

Et on prendra soin de son microbiote avec des cures de probiotiques ; les cures de Lactobacillus Ramnosus semblent particulièrement adaptées au microbiote responsable de l’eczéma et sont recommandées en association avec des gélules d’huile d’onagre.

 

Rédigé par : Laurence Nahmani-Charbit