Comprendre la cinétique des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 est indispensable pour savoir combien de temps dure la protection immunitaire après une infection, et par extension pour évaluer la durée de la protection vaccinale anti-Covid-19. 

Les premières études conduites sur le sujet ont montré que le taux d’anticorps augmente rapidement dans les 2 à 3 premières semaines, puis diminue progressivement. 

Mais certaines personnes maintiennent des concentrations d’anticorps élevées sur plusieurs mois, tandis que d’autres voient ces taux rapidement chuter.

Enfin, la corrélation entre le taux d’anticorps et la qualité de la protection contre le virus reste encore floue.

Une équipe implantée à Strasbourg en collaboration avec l’Institut Pasteur étudie la cinétique de la réponse humorale depuis le début de la pandémie. 

De nombreuses études sont également menées en Israël (notamment par Noam Shomron, chercheur à l’Université de Tel Aviv ).

Le constat : les femmes ont, d’une façon générale, une réponse humorale et cellulaire plus robuste que les hommes, face à une maladie infectieuse ou en réponse à une vaccination. Paradoxe : elles développent plus souvent des maladies auto-immunes. 

Le taux d’anticorps (immunoglobulines dirigées soit contre la protéine de surface S – IgM et IgG -, ou contre la nucléocapside N –IgG-) est  en moyenne inférieur chez les femmes immédiatement après l’infection, mais se maintient davantage dans le temps.

Une explication à la fois génétique et hormonale : 

  • Une grande partie des gènes de l’immunité se situe sur le chromosome sexuel X, présent en deux exemplaires chez les femmes, contre un seul chez les hommes. L’expression des gènes présents sur ce second chromosome est majoritairement réprimée, mais entre 15 et 30 % de ces gènes peuvent échapper à cette inactivation.
  • Sur le plan hormonal, les œstrogènes et la progestérone  joueraient un rôle anti-inflammatoire, en stimulant  la production d’anticorps et en inhibant le récepteur ACE2, voie d’entrée du coronavirus dans les cellules. Autrement dit, ces hormones permettraient de protéger les femmes contre certains symptômes.

Ces données ne manquent pas d’intérêt car elles pourraient suggérer une réponse vaccinale différente chez les hommes et les femmes et, pourquoi pas, des schémas de vaccination adaptés au sexe…