Infections urinaires et rapport sexuel

 

 

Les infections urinaires chez la femme après les rapports sexuels sont fréquentes. Comment les éviter ?

 

Les cystites après les rapports sexuels sont une plainte fréquente. De manière générale, les femmes souffrent beaucoup plus d’infections urinaires que les hommes. En France chaque année, il y aurait entre 4 et 6 millions d’infections urinaires. A  24 ans, un tiers des femmes a déjà eu une infection urinaire. Et environ 10% souffrent de cystites à répétition. Les infections urinaires chez les femmes jeunes, ou même moins jeunes, surviennent souvent après les rapports sexuels. Il ne faut pas confondre ces cystites, avec les infections urinaires de la femme âgée, liées à la sécheresse vaginale ou à des anomalies associées à l’âge comme des prolapsus. La vessie se vide alors mal et la stagnation des urines favorise l’infection.

 

La structure anatomique de la femme explique ce phénomène. L’urètre féminin est court, mesurant moins de 4 centimètres. Il s’abouche directement à la partie haute du vagin. Lors des rapports sexuels, du fait de la lubrification vaginale, des liquides physiologiques circulent du vagin, via l’urètre, vers la vessie et peuvent l’infecter. Le périnée est en effet en permanence colonisé par des germes d’origine anale, qui passent dans le vagin et rentrent dans la vessie lors des rapports sexuels. Chez les femmes plus âgées, le risque peut être lié à la fois aux rapports sexuels et à l’atrophie tissulaire. Ces infections après les rapports sexuels sont aussi favorisées par l’utilisation de lubrifiants et de spermicides.

Certains conseils simples permettent de réduire les récidives : boire beaucoup et aller régulièrement aux toilettes pour éviter la stagnation des urines dans la vessie. Il faut même parfois recommander aux patientes d’uriner à heures fixes, par exemple toutes les 3 heures, même si elles n’ont pas envie. Très important aussi, elles doivent uriner systématiquement après les rapports sexuels.

Les cystites aigües symptomatiques, c’est à dire avec brûlures mictionnelles, pollakiurie, éventuellement hématurie, se traitent avec des antibiotiques.  Face à ces troubles urinaires, le traitement s’impose, avec en général une antibiothérapie de courte durée, comme la fosfomycine ou la furadantine. Certaines  études ont montré que l’on pouvait aussi attendre quelques jours avant de prescrire des antibiotiques, en recommandant à la patiente de boire  beaucoup ou en lui prescrivant  quelques jours d’anti-inflammatoires. Mais le plus efficace contre la cystite aigüe reste l’antibiothérapie. En revanche, les colonisations bactériennes diagnostiquées par l’ECBU, asymptomatiques, ne nécessitent aucun traitement en dehors de la grossesse ou avant certaines interventions urologiques. Le traitement de fond par antibiothérapie au long cours n’est pas nécessaire pour celles présentant moins d’une infection urinaire par mois. Si les compléments alimentaires (canneberge (cranberries) ou D- mannose),

n’ont pas de place dans la prise en charge de la cystite aigüe, ils peuvent présenter un intérêt dans certains cas pour certaines femmes souffrant de cystites récidivantes.

Par le Dr Lydie Rajchman-Richemond

Tel :052-5533153