Une femme sur trois décède d’une maladie cardio-vasculaire (une femme sur huit du cancer du sein), soyez attentifs(ves) aux signes qui doivent alerter !

Le cœur des femmes en anatomie

Le cœur des femmes est un peu plus petit que celui des hommes et est pourvu d’artères plus fines, ce qui rend les interventions chirurgicales plus délicates.

Chez les femmes, le cœur se remplit plus difficilement pendant la phase de repos ou de diastole, donc le volume de pompage par battement est plus faible et la fréquence cardiaque doit être un peu plus élevée pour obtenir une fraction d’éjection suffisante. Les femmes sont donc plus susceptibles d’avoir une insuffisance cardiaque que les hommes.

De plus, du fait de cette anatomie, les lésions dont elles peuvent souffrir sont plus diffuses, touchent les petites artères qui circulent à l’extérieur du coeur et les symptômes décrits (voir plus loin) seront différents des hommes.

Les facteurs de risque chez la femme

Le TABAC : avec l’expansion du tabagisme féminin (x4 en 10 ans), le tabac est désormais responsable de la moitié des infarctus du myocarde chez les femmes de moins de 50 ans. Rappelons que leurs artères sont plus fines et que cela complique la revascularisation ; 4 cigarettes par jour double le risque d’infarctus du myocarde chez la femme, précisent les sociétés savantes qui se sont penchées sur le sujet.

Le STRESS, la MAUVAISE ALIMENTATION, la SEDENTARITE malmènent le cœur également.

Les HORMONES enfin, constituent un facteur de risque non négligeable, notamment les œstrogènes de synthèse contenus dans les pilules œstro-progestatives.

De plus, avant la ménopause, les œstrogènes naturels constituent un facteur de protection des artères et du cœur ; ces hormones chutent à la ménopause, les rendant plus accessibles aux facteurs de risque. On surveillera particulièrement les femmes présentant une ménopause précoce.

Chez la femme, certains facteurs de risque enfin tels que l’hypertension artérielle, le diabète (risque x3 chez la femme contre x2 chez l’homme) ont plus de conséquences que chez l’homme.

Chez les femmes, on repère  3 périodes à risques (et donc à surveiller) :

  • La contraception : le cocktail tabac-œstrogènes de synthèse augmente fortement le risque de maladies cardiovasculaires. L’information et la surveillance médicale sont primordiales avant de commencer une contraception ou d’en changer. Certaines pilules seront contre-indiquées en cas d’obésité, de diabète, ou d’hypertension, particulièrement après 35 ans.
  • La grossesse : cette période peut révéler des maladies cardiovasculaires car le cœur fonctionne en sur-régime pour alimenter le fœtus. Les femmes victimes de diabète gestationnel ou de pré-éclampsie (c’est-à-dire d’Hypertension Artérielle pendant la grossesse) devront être surveillées plus étroitement.
  • La périménopause et la ménopause sont, comme vu précédemment, des moments où la vigilance et la surveillance doivent être accrue.

Attention mesdames : Les symptômes de crise cardiaque chez les femmes sont souvent différents de ceux des hommes.

Les médecins eux-mêmes sont parfois déroutés devant un tableau clinique atypique et participent ainsi au retard dans la prise en charge des patientes.

Chez l’homme, le principal symptôme d’une crise cardiaque est une forte et violente douleur thoracique constrictive. Chez la femme, cette douleur peut être absente ou rare. D’autres symptômes moins typiques sont évoqués :

  • Essoufflement ou palpitations qui se rapprochent, avec ou sans effort
  • Troubles digestifs qui peuvent ressembler à un reflux, avec ou sans nausées, vomissements, sueurs
  • Douleurs dans le haut du dos, la mâchoire, le cou
  • Douleur qui irradie du ventre au dos, dans le haut du buste, entre les omoplates
  • Sentiment d’angoisse
  • Fatigue ou faiblesse persistante et inexplicable avec parfois perte soudaine d’appétit 
  • Sensation de malaise, d’oppression
  • Incapacité à effectuer des tâches habituelles (monter les escaliers, faire les courses, suivre un cours de gym).

Les femmes, les oubliées de la recherche

À ce jour, la recherche clinique a été faite principalement autour du cœur masculin (notamment autour de l’infarctus du myocarde chez l’homme) et il n’existe pas – hormis pour l’hypertension artérielle- de traitements spécifiques du cœur féminin alors que la réponse physiologique de la femme aux molécules semblerait différente. De ce fait, les médicaments n’ont pas le même degré d’efficacité sur les femmes. Et pourtant…même si les femmes ont moins de risque de faire un infarctus avant la ménopause, les risques sont équivalents pour les deux sexes après la ménopause. 

Prévenir l’infarctus :  Conseils généraux 

  • Ne pas fumer et diminuer sa consommation d’alcool (pas plus de deux verres par jour)
  • Limiter sa consommation de graisses saturées 
  • Diminuer sa consommation de sel, surtout si la tension est élevée 
  • Pratiquer une activité physique régulière et lutter contre la sédentarité au quotidien
  • Traiter les facteurs de risque connus  (diabète, hypertension, ou cholestérol en particulier en cas de risques familiaux)
  • Combattre l’obésité Pas de contraceptif oral (ou hormonal) chez la femme fumeuse de plus de 35 ans. Maintien d’une HbA1c <7% pour les diabétiques
  • Prescription d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs chez les femmes déprimées car la dépression favorise l’apparition des risques cardio-vasculaires

Important : certains de ces signaux étant localisés à d’autres endroits que chez les hommes,  les femmes les minimisent et  n’envisagent pas la survenue d’une maladie cardio-vasculaire, pas plus que les médecins généralistes, donc SOYONS TOUS VIGILANTS !

Article écrit par Laurence NAHMANI-CHARBIT