Depuis la crise du Covid, il semble que la généralisation du télétravail ait encouragé le recours à la chirurgie esthétique dans le monde, on parle même de « Zoom Boom », cela se vérifie-t-il en Israël ?
Orith Clain : Parfaitement ! Chez Evo, nous avons constaté une nette recrudescence de +30% de demandes durant la crise. Le fait de se regarder en travaillant sur Zoom à longueur de journée fait davantage remarquer les imperfections au niveau du visage, car Zoom est bien moins flatteur qu’un miroir.
Sans compter les longs confinements à la maison, et le temps passé à s’observer pour pallier le manque de voyages, sorties et festivités divers.
On aurait pu s’attendre à des demandes de chirurgie esthétique sur le bas du visage (le masque cachant cette moitié, la récupération semble plus discrète) ; or, plus de la moitié des demandes concerne le regard et notamment la chirurgie des paupières, est-ce d’avoir passé plus de temps avec notre image à nous regarder sur écran ?
O.C : Effectivement, le port du masque ne laissant apparaître que le regard, en a fait le centre du visage. De plus, le stress, le fait de fixer davantage les écrans et les confinements successifs fatiguent le regard. Nous avons eu énormément de demandes pour donner un coup de frais au 1/3 supérieur du visage et éclairer le regard avec des injections de botox ou d’acide hyaluronique.
Comment se répartissent les demandes entre la chirurgie esthétique et la médecine esthétique, moins invasive et moins définitive aussi, avez-vous noté des changements récents dans la demande ?
O.C : Oui, cette année nous avons observé plus de demandes pour les chirurgies nécessitant un long temps de récupération, telles l’abdominoplastie, ou le « mommy makeover » (enlever les séquelles de la grossesse). Nos patients ont profité de passer du temps chez eux pour récupérer de l’intervention tout en travaillant de chez eux et sans avoir à demander de congés.
Les demandes pour les injections du 1/3 inférieur du visage ont également augmenté, nos patients voulant profiter du fait que le masque puisse cacher les petits désagréments pouvant parfois survenir les premiers jours ( bleus ou légers œdèmes). Je dirai même que certains patients qui avaient extrêmement peur de ces effets secondaires ont eu le courage de se lancer grâce au port du masque !
Votre patientèle, parlez-nous d’elle et de son profil. Des hommes ? Des femmes ??
O.C : 80% de notre patientèle est féminine, mais la proportion des demandes masculines augmente régulièrement : les hommes sont de plus en plus décomplexés par rapport à ce sujet : autant les cheveux poivre et sel peuvent leur aller à merveille, autant les rides d’expression peut leur donner un air sévère ou fatigué qu’ils voudraient atténuer, afin de paraître plus jeune dans le cadre de leur vie professionnelle ou sentimentale.
Maintenant que la vie reprend son cours en Israël, constatez-vous une baisse de la demande, impactée par une crise économique à retardement ?
O.C : Non, bien au contraire, le fait d’enlever les masques, de retourner au travail, de planifier à nouveau des mariages, des fêtes, des voyages, tout cela donne des envies de « coup d’éclat » à nos patients, d’où une recrudescence des demandes pour les soins dermo cosmétiques.
Sans compter l’été qui arrive et le maillot qui pointe le bout de son nez : cette année, tout le monde compte bien profiter de la plage et l’épilation définitive ainsi que tous nos traitements de la silhouette sont revenus à la page !
Propos recueillis auprès d’Orith Clain Fondatrice&directrice de Evo Clinic