Ils ne composent même plus une phrase entière et se contentent de répondre « flemme » ou « chui fatigué(e), je le fais après » à la moindre demande de notre part. Vivant dans leur monde virtuel, ils se rêvent riches et célèbres mais rendent à peine leurs devoirs, admirent Djokovic mais refusent de prendre des cours de tennis, nos ados auraient-il perdu le sens de l’effort ??
Mais pourquoi ce comportement ?
Contrairement aux adultes, les adolescents apprécient de ne rien faire, leurs désirs sont souvent animés par de simples plaisirs immédiats ! Le sens de l’effort n’est pas inné et dans une société qui valorise le succès immédiat, nos adolescents sont souvent incapables de passer à l’action par simple peur de l’échec.
Les messages de distraction d’un monde marchand convaincant sont au bout de leurs doigts, les victoires, les réussites des Youtubeurs sont sur leur écran et cela semble si facile d’y parvenir qu’une fois dans la réalité, ils se découragent devant l’effort à fournir, parfois paralysés avant même d’avoir essayé.
D’autres accepteront l’écart entre leur rêve (devenir musicien et connu) et la réalité (je joue un peu, sans fournir d’effort et ça me va bien !)
Nous dans notre coin, on s’inquiète : Prendront-ils conscience qu’ils sont hyper protégés, gâtés et que sous cette apparente décontraction, se cache une réelle compétition ? Nourris d’illusions par Internet, sauront-ils accélérer et réagir à temps pour mener à bien une tâche ardue ?
Comment les aider à retrouver la motivation ?
- Les sensibiliser sur la force de conviction des réseaux sociaux qui les manipulent comme des pantins et misent sur leur vulnérabilité.
- Le sens de l’effort n’est pas inné, il se travaille : habituez-les à faire un tout petit peu plus que ce qu’ils peuvent faire, ils en retireront fierté et volonté de continuer !
- Pour ceux qui se découragent avant d’essayer : bien rappeler que le travail régulier portera ses fruits et éviter de fantasmer sur la pseudo-réussite de ceux qui s’en vantent sur les réseaux ; pour beaucoup d’entre eux, seul un petit nombre réussira à percer et toujours au prix d’un effort de travail. S’ils ont la rage, alors qu’ils foncent !
- Pour ceux qui attendent que « ça se passe » : rappeler que lorsqu’ils procrastinent, « le temps passe et rien ne se passe », qu’il faut travailler pour arriver, que l’intelligence ne suffit pas.
- Trouver l’équilibre entre le bâton et la carotte, les encourager en promettant un truc sympa s’ils s’y mettent (pas forcément cher, ce peut être un truc en famille, des billets pour un événement sportif ou culturel qu’ils apprécient..) ; le cas échéant, on annule, et on TIENT SA PAROLE.
- Les gâter mais pas trop, parce que le manque crée l’envie : s’ils ont tout, comment voulez-vous qu’ils rêvent de quelque chose ? Comme le dit le proverbe, « on ne donne pas d’eau à un âne qui n’a pas soif ».
- Rester serein : plus que jamais, l’ado est renvoyé à son insuffisance, les plaisirs faciles et le laisser-aller apaise ses frustrations. Restez fermes sur votre attente, mais présents, confiants en eux et tendres, pour les inciter à mobiliser leur énergie.
- Et vigilant : s’il s’enfonce dangereusement sans trouver l’issue ou avoir ce sursaut tant attendu, surveillez son entourage ou proposez lui une aide extérieure.
- Les surveiller de loin, garder le contact et. …au pire, les laisser se planter. « L’échec est un diplôme », parait-il, seul lui réveille la rage de réussir et la maturité. Félicitez le travail fourni, encore plus lorsque cela a demandé un effort !
Quelques phrases qui font leurs preuves :
- « Les vraies batailles ne sont pas gagnées par les plus forts mais par ceux qui n’abandonnent jamais »
- « Dans la vie, les gens qui savent se battre vont plus loin que ceux qui attendent que les choses tombent « toutes cuites» du ciel… De quelle vie rêves-tu ? ».
- « Quand on sait faire des efforts dans un domaine, c’est très facile d’en faire dans d’autres domaines après ! »
Article écrit par Julie TIMSIT