Un adulte sur deux souffre de mal de tête ou de migraine, pouvant devenir parfois véritablement  invalidant sur les plans social et personnel.

On distingue classiquement trois types de céphalées qui constituent l’un des premiers motifs de consultation médicale.

Le mal à la tête ou céphalée de tension – couramment appelé mal de tête – est une douleur locale ressentie au niveau de la boîte crânienne ou parfois de la face, de la nuque et du cou. On décrit des sensations de tension ou de compression, de martèlement, mais le mal reste passager et supportable la plupart du temps. 

Le mal de tête se différencie de la migraine par ses symptômes : il provoque une douleur de tension diffuse, légère à modérée, non pulsatile (donc ça ne lance pas) et non aggravée par l’effort, souvent sans signes digestifs accompagnateurs.

Il est parfois associé à une phonophobie (hypersensibilité au son) et/ou de photophobie (hypersensibilité à la lumière). 

Les migraines concernent 5 à 10 % de la population.

La douleur de la crise migraineuse est secondaire à une dilatation des vaisseaux cérébraux, notamment des artères des méninges (membranes protégeant le cerveau). C’est la phase de dilation qui est douloureuse, provoquant une douleur intense, brutale, pulsatile, localisée généralement à la moitié du crâne. D’où le nom de « mi-graine » de « émikranion » en grec.

Cette dilatation est provoquée par une stimulation nerveuse. Il s’agit donc d’un phénomène neuro-vasculaire.

La migraine est souvent récurrente, pulsatile parfois précédée d’aura, des troubles de la vision qui durent une vingtaine de minutes et peut durer entre 4 heures et 72 heures, elle peut démarrer par une tension de l’œil, est parfois aggravée par l’effort physique et peut s’accompagner de nausées, vomissements, photophobie et hyperacousie  (intolérance à la lumière et au bruit). On décrit également des troubles visuels (taches colorées, perception déformée des objets, vision floue)- on parlera alors de migraine ophtalmique-, des troubles sensitifs (picotements des doigts ou des lèvres) voire des troubles de langage (difficulté à trouver le mot juste) et de l’équilibre (vertiges), on parlera alors de migraines « accompagnées ».

Les céphalées symptomatiques, sont eux, liées à l’existence d’une maladie sous-jacente : maladie de Horton, affections oculaires, dentaires, sinusiennes, arthrose cervicale, hypertension intra-crânienne, etc…

Les causes courantes de céphalées ou migraines ?

La fatigue, le surmenage, le manque de sommeil, le stress, l’effet de certains médicaments, les rhumes, sinusites, douleurs dentaires, menstruations, infections virales et…gueule de bois sont autant de facteurs de risques. 

Les conditions météorologiques (chute brutale de la pression atmosphérique, annonciatrice d’un temps pluvieux) sont également évoquées. 

La consommation excessive de certains aliments est également évoquée (chocolat, œufs, thon…).

Pour les migraines, on évoque une composante génétique : Les crises migraineuses étant liées à l’hyperexcitabilité électrique des neurones sensoriels, leur activité électrique est contrôlée par des protéines génératrices de courant. Une mutation du gène codant pour cette protéine entraînerait la coupure de ces protéines en deux, l’une serait alors inactive et l’autre stimulerait fortement l’activité électrique des neurones, provoquant des crises migraineuses.

Enfin, le mal de tête chronique (plus de 15 jours par mois depuis au moins trois mois), associé à une tension des muscles du cou peut masquer  une dépression refoulée. « Surtout chez les hommes qui ont souvent du mal à s’avouer en dépression » ajoute le Pr Gilles Géraud, président de la Société française des migraines et céphalées.

Combien de temps ça dure ?

Sans traitement, un mal de tête ou une crise de migraine dure quelques heures, puis la douleur cesse totalement jusqu’à l’épisode suivant.

Chez environ 10 % des personnes la crise dure plus de 2 jours. Une sensation de fatigue des difficultés de concentration, font suite à l’épisode de migraine. 

La fréquence des crises de migraine est variable d’une personne à l’autre, de quelques-unes par an à plusieurs par mois. 

Attention à l’abus médicamenteux qui peut aboutir à la survenue d’une céphalée chronique quotidienne caractérisée par une céphalée présente plus de 15 jours par mois !

Plus de migraines chez les femmes ?

Ah ces hormones… la diminution brutale du taux d’œstrogènes en fin de cycle menstruel peut entraîner une migraine dite cataméniale ou menstruelle. 

Elle survient entre deux jours avant le début des règles à trois jours après le début.

Donc, oui, les maux de tête ou les migraines touchent davantage les femmes, même si elle n’épargne pas les hommes. Les douleurs et sensations décrites sont équivalentes sauf les symptômes digestifs, qui semblent moins souvent toucher les hommes. 

Petit test rapide sur 6 questions 

Si vous répondez « Oui » à la majorité des questions, vous souffrez probablement de migraines (à confirmer auprès de votre médecin) :

Votre mal de tête…

  • Se manifeste-t-il d’un seul côté ou en tous cas plus accentué d’un côté que de l’autre ?
  • Bat-il au rythme de votre cœur ?
  • Vous empêche-t-il de travailler, de faire le ménage, les courses, d’avoir vos activités habituelles ?
  • Augmente-t-il quand vous faites un effort ?
  • S’accompagne-t-il de nausées ou vomissements ?
  • Pendant, vous est-il pénible de supporter le bruit ou la lumière ?

Mode d’emploi pour soulager les maux de tête légers

BOIRE DE L’EAU !

S’hydrater favorise la régression des maux de tête. 7 verres d’eau par jour les estomperaient selon une étude hollandaise.

LA CRYOTHÉRAPIE

Appliquer du froid lorsque la douleur est localisée au niveau du front ou des tempes. Frictionner la zone douloureuse avec un glaçon enveloppé dans un linge, le froid va provoquer une vasoconstriction des vaisseaux dilatés et soulager les douleurs.

LE CAFÉ OU LE COCA 

La caféine possède un effet antalgique et peut soulager vos débuts de céphalées.

L’HUILE ESSENTIELLE DE LAVANDE 

L’huile essentielle de lavande (Lavandula angustifolia) est reconnue pour son action antalgique. Une à deux gouttes mélangées à un peu d’huile d’amande douce à appliquer en légers massages sur les tempes et le front vous apporteront un soulagement. (Attention toutefois, les huiles essentielles demandent des précautions d’emploi, prenez toujours un avis médical ou pharmaceutique). 

LA RELAXATION

Mettez-vous au calme dans la pénombre et faites des respirations (yoga, méditation, cohérence cardiaque…)

Article écrit par Laurence NAHMANI-CHARBIT