Quoi de plus banal qu’un nez bouché ! Nous l’avons tous éprouvé un jour ! Mais derrière ce symptôme se cachent quasiment toutes les causes ORL possibles rhinologiques.
Pourquoi peut-on souffrir d’obstruction nasale (ou nez bouché) ?
Le nez se bouche quand il y a une gêne à l’écoulement de l’air par les narines.
À cause d’un obstacle mécanique Par exemple une déviation de la cloison, une hypertrophie des cornets inférieurs*, un corps étranger chez l’enfant ou encore des polypes nasaux, plus rarement d’autres types de tumeurs. Les cornets inférieurs sont des petits os recouverts d’une muqueuse érectile (qui gonfle et dégonfle), ils sont situés à la partie latérale externe de chaque narine.
À cause d’une congestion de la muqueuse et de la sécrétion de mucus qui l’accompagne fréquemment (le plus souvent à cause d’un rhume ou d’une rhino-pharyngite).
La rhinopharyngite est d’origine virale : sous l’effet du virus, la muqueuse gonfle et donne la sensation de nez bouché. Pour se défendre, la muqueuse va fabriquer plus de mucus, d’abord clair puis épais et jaune. Les secrétions ont tendance à descendre dans l’arrière gorge et provoquent une inflammation d’où les douleurs de gorge.
Souvent, il y a une hausse légère de température. En règle générale, tout rentre dans l’ordre en 8 jours. Parfois, ce rhume peut se compliquer de sinusite et s’accompagner, outre la sensation de nez bouché de maux de tête ou de la face et d’écoulements antérieurs et postérieurs purulents qui durent….en l’absence de traitement.
Une partie de la population souffre de nez bouché de façon chronique, pendant des semaines, des mois ou des années par périodes (par exemple au printemps) ou de façon permanente avec une intensité variable selon les variations de température, en passant dans le rayon froid du supermarché, en marchant sur un carrelage frais le matin, en mangeant ou seulement en position couchée. Si les symptômes durent plus que trois semaines d’affilée on parlera de rhinite chronique.
Les causes de la rhinite chronique sont multiples : on divise celles-ci en :
- rhinite allergique (pollens acariens ou animaux).
- rhinite non allergique (on met dans cette catégorie toutes les causes mal étiquetées).
Avant de penser à un traitement ou à un remède au nez bouché, il faut en identifier la cause.
Il est donc important de consulter un spécialiste ORL qui réalisera une endoscopie nasale et posera un diagnostic précis pouvant être complété par une consultation allergologique complémentaire ou un scanner des sinus de la face.
Trois situations particulières :
- Le bébé : après l’âge de six mois, le nourrisson construit son immunité et fait beaucoup de rhinopharyngites. Plus de six à huit épisodes par an doivent inciter à une consultation d’ORL pédiatrique pour chercher des facteurs favorisant les infections (tabagisme passif, manque de fer… )
- La femme enceinte : 30% des femmes enceintes souffrent de rhinite chronique plutôt en fin de grossesse. L’influence hormonale de la grossesse hypertrophie (grossit) les cornets inferieurs qui secrètent alors plus de mucus.
- Le Covid 19 : Le nez bouché, surtout s’il s’accompagne d’anosmie (perte d odorat) de façon récente doit vous alerter et il est préférable d’effectuer un test PCR avant tout examen du nez pour vous mais aussi pour protéger votre entourage et votre médecin!
Quelques conseils devant un nez bouché :
- Avant tout, se moucher souvent. Il faut se moucher lentement et longuement, pour ne pas abîmer la cloison nasale et éviter les saignements.
- Lavez votre nez avec un spray d’eau de mer ou du sérum physiologique.
- Hydratez-vous : de l’eau, du thé, des tisanes….
- Utilisez un humidificateur si vous avez le nez bouché en hiver, surtout si votre nez vous parait sec.
- Baissez la climatisation, si vous avez un rhume en été.
- Si vous avez le nez bouché le soir, aérez bien votre chambre avant de dormir.
- Surélevez votre oreiller, pour alléger la pression sur les sinus, votre nez sera moins bouché la nuit.
- Dormez sur le côté ou sur le ventre plutôt que sur le dos.
- Méfiez-vous des gouttes vaso-constrictives en vente libre en Israël (type Otrivine), très efficaces sur le court terme, elles entrainent très vite une dépendance et nécessitent d’augmenter les doses pour retrouver une même efficacité. Elles entrainent à long terme un ozène (il s’agit d’une rhinite crouteuse nauséabonde). C’est la raison pour laquelle ces gouttes sont depuis plus de 15 ans interdits en France sans ordonnance.
Si les symptômes persistent, consultez !
L’automédication au long cours peut être nocive. Rien ne vaut un diagnostic précis par un professionnel de santé pour permettre un traitement adapté !
Par le Dr Esther Harboun Cohen