Les solutions pour ne pas mettre les ados « à dos »
Se séparer pour grandir, d’accord. Mais comme notre corps qui développe des allergies au moment du printemps, notre ado lui, ne connait pas de saison pour développer une allergie, aigue ou chronique, passagère ou durable à…nous !
Mais pourquoi ce comportement ?
Au même titre que la petite enfance, l’adolescence est une période qui réactive toutes les pulsions et génère une régression qui se traduit par des comportements d’opposition, un rejet de la propreté, une pudeur excessive vis-à-vis du parent de sexe opposé, une rivalité avec le parent du même sexe…
Il connait des bouleversements physiques, corporels, psychiques, hormonaux et de vastes remises en question ; de quoi le mettre parfois hors circuit et apathique de longues heures.
Pour grandir, il a un besoin soudain et puissant de se distinguer de ses proches adultes et de s’y opposer surtout, moyen de s’individualiser pour marquer clairement sa nouvelle identité naissante.
Deux réactions chez lui : le mimétisme (faire comme l’adulte) ou l’opposition (faire le contraire) et dans les deux cas, ce sera compliqué pour lui car il adopte un comportement ambivalent vis-à-vis de ses parents : besoin d’attention, de câlins (pendant les phases de régression) et déferlante d’agressivité pendant les phases d’affirmation.
Une piste ?
- Ne pas le laisser s’installer dans l’enfermement : Aidez-le à trouver une activité qui lui plaît. Laissez-le inviter des amis pour construire et affirmer son autorité. Invitez sa tribu à la maison pour la connaitre ou encore déceler une éventuelle mauvaise influence.
- Pas trop de pression : les adolescents ressentent l’angoisse de la performance que les parents transmettent parfois involontairement ; se sentant menacés, ils retournent cette force contre eux en se sabotant.
- Éviter la confrontation brutale : recommander plutôt qu’obliger, passer par le positif, -« tu devrais peut-être… »- plutôt que le négatif – « Il ne faut pas … »- et aussi privilégier le « Nous allons trouver une solution ». Privilégier toujours le dialogue.
- Ne pas tout relever : le laisser un peu dans son monde sans lui montrer qu’on sait mieux que lui, il déteste ça ! Donc, on reste positif, bien dans nos baskets et on laisse passer certaines situations en silence…respirez, soufflez !
- Rester patient : ne pas prendre tout au premier degré, surtout ses manifestations d’agressivité à votre encontre.
- Attention aux mots malheureux : fixer des limites (à eux et à soi !), donc pas d’insultes, pas de violence gestuelle, jamais! Et nuancer : Eux, on les aime, leur comportement, non !
- Rester ferme : sur les règles de famille, on ne transige pas, notre adolescent a des DROITS et des DEVOIRS, on lui laisse de la liberté en lui faisant confiance mais lui, il doit remplir sa part de contrat : notes, devoirs, respect et participer aux tâches de la famille.
Et si mon ado ne « crise » pas, il croisera plus tard ?
Pas forcément, les jeunes s’expriment davantage aujourd’hui, on est loin de l’autorité d’avant qui brimait. Ceux qui se manifestent fortement seront surtout les anxieux ; plus l’adolescent a peur, plus il fera peur pour dissimuler son anxiété.
La positive attitude
- Se souvenir de l’adolescent qu’on a été.
- Réaliser qu’ « ils sont aussi prêts à se séparer de nous que nous, d’eux ».
- Faire en sorte qu’ils se sentent « libres au sein d’un cadre ».
- Ne jamais cesser d’aimer notre ado, même s’il est « contre tout, mais tout contre » (Sacha Guitry au sujet des femmes).
Article écrit par Julie TIMSIT