Le virus se transmet par contact direct et particulièrement par transmission sexuelle. L’infection survient la plupart du temps à l’adolescence et chez les jeunes adultes. Le plus souvent, elle est sans signes extérieurs. Ce virus transmis dès le début de la vie sexuelle chez 80% des femmes peut disparaître spontanément.

Mais dans 3 à 5% des cas, il peut être à l’origine  de lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus notamment, mais pas seulement puisqu’il peut entrainer également des cancers de la vulve et du vagin chez les femmes, du pénis chez les hommes, du côlon et de la bouche et du larynx chez les hommes et les femmes.

Cette découverte a conduit à la mise au point en 2007 de vaccins contre le cancer du col recommandés en France à toutes les filles entre 11 et 14 ans, il protège contre 90% des formes du virus. 

Depuis 2019, les jeunes hommes de 11 à 14 ans sont aussi candidats à la vaccination.

Malgré cela, la France connaît le plus faible taux de jeunes filles vaccinées des pays industrialisés : 20% des filles de 16 ans sont vaccinées en France, contre 80% dans cette tranche d’âge en Australie, au Danemark, en Grande-Bretagne et au Portugal. 

Plusieurs études ont montré que les jeunes filles vaccinées présentaient nettement moins de lésions pré-cancéreuses que celles qui n’avaient pas été vaccinées.  

Et surtout, récemment, une vaste étude menée par des chercheurs de l’Institut Karolinska en Suède publiée dans le New England Journal of Medicine démontre que ce vaccin permet effectivement la réduction du cancer du col de l’utérus. 

Les chercheurs ont suivi pendant 11 ans près de 1,7 million de femmes âgées de 10 à 30 ans. Parmi elles, plus de 500 000 ont été vaccinées contre le VPH, la majorité avant l’âge de 17 ans. Ils ont comparé le risque de cancer du col entre les femmes vaccinées et celles non vaccinées. Dix-neuf femmes vaccinées ont été diagnostiquées avec un cancer du col de l’utérus et 538 femmes non vaccinées.

« C’est la première fois que nous sommes en mesure de montrer que la vaccination contre le papillomavirus protège non seulement contre les changements cellulaires précurseurs du cancer du col de l’utérus, mais aussi contre le cancer du col de l’utérus invasif», déclare l’auteur de l’étude. « C’est quelque chose que nous soupçonnons depuis longtemps ,mais nous venons de le démontrer. »

Le VPH (le papillomavirus humain) cause fréquemment des verrues génitales est responsable du cancer du col de l’utérus, qui tue plus de 250 000 femmes dans le monde chaque année.

Plus de 100 pays ont mis en œuvre des programmes de vaccination contre le VPH. La Suède depuis août 2020 inclut également les garçons dans ce programme. En France aussi la Haute Autorité de Santé recommande aussi de vacciner les garçons de 11 à 14 ans.

La vaccination contre le VPH entraîne un risque réduit de cancer du col de l’utérus. Les filles vaccinées avant l’âge de 17 ans ont une réduction du risque de 88%. « Les filles vaccinées à un jeune âge semblent être plus protégées, probablement parce qu’elles sont moins susceptibles d’avoir été exposées à une infection au VPH », déclare le co-auteur de l’étude.

Le cancer du col de l’utérus, c’est 1000 morts par an en France et 3000 nouveaux cas chaque année. Il y a aussi 25 000 interventions pour des lésions précancéreuses du col de l’utérus en France.

Et en Israël ?

Chaque année en Israël sont diagnostiquées 180 femmes entre 30 et 40 ans atteintes du cancer de l’utérus, 80 femmes décèdent du cancer de l’utérus ; on diagnostique également une centaine de cancers de la bouche, du larynx et du colon. 2 vaccins sont enregistrés au Ministère de la Santé : Cervarix© et Gardasil© qui protègent respectivement contre 2 types (16 et 18) et 4 types  de virus causant les cancers les plus graves.  Le vaccin est recommandé entre 9 et 26 ans, aux jeunes hommes et jeunes filles et est généralement administré dans les écoles, en classe de 4ème et 3ème, à raison de 2 doses en 6 mois.

Article écrit par le Dr Lydie Richemond