Qu’est-ce qui se cache derrière les adeptes de la sapiosexualité ? Découvrez toutes les facettes de cette orientation sexuelle.

Mais la sapiosexualité, c’est quoi au juste ? 

Etymologiquement parlant, c’est un néologisme formé de sapiens signifiant « intelligent, sage, raisonnable » en latin et de sexuel,  il désigne une attirance sexuelle pour des personnes intelligentes.

Les sapiosexuels se disent attirés sexuellement et excités par l’intellect et non par l’apparence d’une personne. 

Dans le monde, 8% de la population serait concernée et il existe une page Facebook dédiée au “sapio-love” ainsi que des applications pour ses adeptes.

Pour les sapiosexuels, l’intelligence rend sexy. Et une personne plastiquement attirante devient un véritable repoussoir si elle est incapable de construire correctement une phrase en français. 

« Initialement, nous sommes motivés par l’idée de reproduction, et donc par nos corps, avec des éléments d’excitation que peuvent être la musculature ou les formes galbées et tous les critères physiques à partir desquels se construit l’idée du meilleur partenaire à but de procréation». (Catherine Blanc, psychologue).

Ainsi, dans notre monde toujours plus virtuel d’images et de paraitre, les adeptes de la sapiosexualité revendiquent le droit d’être attirés par ce qui se trame au-delà des apparences, de considérer l’intellect comme un aphrodisiaque et les discussions philosophiques comme des préliminaires.

Le physique ne disparait pas, il n’est juste plus le vecteur principal de l’attirance. 

Pour autant, leur sexualité reste corporelle, mais son induction prend naissance ailleurs que dans les attributs physiques.

Le concept en soi n’est pourtant pas nouveau. Beaucoup de personnes érotisent l’intelligence. Le seul bémol concerne peut-être l’aspect psychologique de ce style de sexualité car en réalité, peu de personnes sont réellement intéressées par des partenaires qui ne répondent pas un minimum à leurs critères physiques.

Pour certains, se déclarer sapiosexuel serait même une forme de rébellion (je ne suis pas avec elle/lui pour sa beauté) et une façon de témoigner de sa propre intelligence (si j’ai repéré cette personne intellectuellement séduisante, je le suis aussi). 

Pourtant, l’affirme le sexologue Patrick Papazian, ce mode de sexualité cache souvent un complexe d’infériorité et/ou une baisse de libido et ce serait donc un moyen détourné de se « renarcissiser », à ses propres yeux et aux yeux des autres. 

« Leur libido est en berne et ils pensent donc que le corps ne frétillant plus, l’esprit va les sauver ».

En oubliant au passage que Si nous  ne sommes pas qu’un corps, nous ne sommes pas non plus seulement un esprit.

Article écrit par Julie TIMSIT