Il ment effrontément ou par omission à longueur de journée, prétend dormir chez un ami et passe la nuit à faire la fête chez un troisième copain, passe ses journées de nous « embrouiller ».

Transgression somme toute banale ou quand doit-on s’inquiéter ?

Mais pourquoi ce comportement ?

Notre adolescent a besoin d’échapper à l’emprise familiale pour conquérir son autonomie et s’opposer à ses proches adultes. 

En clair, il s’individualise en montrant clairement qu’on a moins de droits sur lui. Vers 12-13 ans, émergent les premières cachotteries et menus mensonges qui ont pour but de créer leur espace de liberté et de créer une nouvelle ère de relative « opacité ».

Et pourquoi mentent-ils ? 

D’abord, parce qu’ils pensent que les parents ne les écouteront ou ne les comprendront pas. Si un adolescent pense que les règles sont injustes et qu’il n’y a aucune chance pour négocier ou faire des exceptions, l’option du mensonge devient leur seul choix pour les détourner. 

La spirale infernale : plus on envahit son espace et plus il est tenté de mentir.

Les parents, peinés d’avoir perdu leur belle complicité, sont vexés de se sentir trompés et augmentent leur perte de confiance… »

je suis déçu », « je veux savoir où tu étais », autant de réactions parentales défensives qui masquent le désir de garder le contrôle. 

Important : distinguer la dissimulation du gros mensonge 

La dissimulation, c’est le mensonge par omission, la mauvaise note qu’on ne vous dit pas (« ah, j’avais complètement oublié.. »), un retard ou punition pour bavardage, une soirée dansante et non studieuse chez les copains…

Dissimulation = on est indulgent = on le « lâche »

Donc pas trop de pression, car on l’aura compris, se sentant menacé dans son désir d’individualisation, il va se braquer davantage et les cachotteries vont se transformer en mensonges plus intenses.

Le gros mensonge, c’est un téléphone qu’on nous aura « passé » alors qu’il est volé, une soirée supposée à domicile qui a fini aux urgences avec consommation excessive d’alcool, de drogue ou au commissariat pour conduite en état d’ivresse, un bleu après avoir reçu un mauvais coup au sport alors qu’il s’agit d’un véritable règlement de comptes…

Gros mensonge = zéro tolérance = on adopte une  position ferme et une période de surveillance

Et on s’interrogera au passage sur ses fréquentations.

La positive attitude : 

  • Accepter leur indépendance, éviter de les appeler toutes les deux minutes, les questionner à l’excès, l’interrogatoire systématique quand ils rentrent.
  • Conserver le dialogue, même un peu musclé et écouter ses raisons, ce qui est en jeu pour lui.  Ok, on n’est pas content et pas dupe, on se dispute mais on ne se fâche pas !
  • On reste patient, cette période est provisoire, surtout dans le cas des petits mensonges.
  • Appuyer sur notre touche mémoire pour rester indulgent, combien d’entre nous peuvent dire qu’ils n’ont jamais menti à leurs parents ?
  • On évite de les piéger face à leurs mensonges, ils détestent être mis face à la réalité, ne relevez pas tout et évitez trop d’interrogatoires, parfois un seul regard suffit pour faire comprendre qu’on n’est pas dupe.
  • On garde les punitions en  proportion ; trop éxagérées, elles ne feront qu’installer un gouffre entre vous et casser la communication et exciter leur désir de sortir du cadre.
  • On ne colle pas une étiquette : on surveille son langage et on dit « tu as menti », pas « tu es un  menteur », nuance.
  • Défi parfois douloureux…on prend du recul, on lâche le contrôle et on accepte qu’il nous échappe un peu, sorte d’acte stratégique pour une bonne éducation et une relation saine.

Article écrit par Julie TIMSIT